Covid-19 : le Népal redoute une crise pire que celle de l’Inde
Le pays himalayen, où le coronavirus a fait son chemin jusqu’au camp de base du mont Everest, connaît depuis un mois une explosion du nombre de cas de Covid-19. Les observateurs y redoutent une crise au moins “aussi dévastatrice” que chez son grand voisin du Sud.
“Au Népal, on assiste à une situation effroyablement familière”, rapporte CNN. Selon le site de la chaîne d’information américaine, les cas de Covid-19 montent en flèche dans la nation himalayenne de 31 millions d’habitants, les hôpitaux sont débordés et le Premier ministre K. P. Sharma Oli a lancé un appel à l’aide internationale. Bref, la vitesse de propagation du coronavirus fait craindre que le Népal n’entre dans une crise “aussi dévastatrice que celle de l’Inde, si ce n’est pire”.
Le pays recense plus de 8 600 cas de Covid-19 par jour, contre environ 100 il y a seulement un mois. Quelque 20 cas quotidiens de Covid-19 pour 100 000 habitants sont actuellement détectés, soit à peu près le même nombre qu’en Inde il y a deux semaines.
Lors du premier week-end de mai, 44 % des tests Covid-19 effectués au Népal se sont en outre révélés positifs, selon les chiffres officiels cités par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), qui, comme le souligne le média américain, a mis en garde “contre une crise imminente”.
D’après le média américain, le Népal a imposé des mesures de confinement dans les régions les plus touchées, dont la capitale Katmandou, mais certains observateurs redoutent que cela ne suffise pas à contenir un virus qui a fait son chemin jusqu’au camp de base du mont Everest.
Gargarismes
CNN observe en outre que le Népal a un système de santé “fragile”. Le nombre de médecins par habitant y est plus faible qu’en l’Inde, de même que le taux de vaccination. Alors que certains observateurs attribuent la situation actuelle à la longue frontière poreuse avec le grand voisin du Sud, d’autres déplorent l’organisation de nombreux événements publics, le manque de respect des mesures barrières et la lenteur de l’action gouvernementale.
Le gouvernement Oli a fait “comme si la pandémie n’existait pas”, assène The Kathmandu Post, qui déplore la propension du Premier ministre népalais à “promouvoir de la pseudoscience”. Alors que la crise commençait à prendre de l’ampleur au Népal, début avril, Oli déclarait que le Covid-19 pouvait être traité en pratiquant des gargarismes avec des feuilles de goyave, indique en effet CNN. En 2020, le Premier ministre népalais s’était déjà distingué en soulignant la solidité du système immunitaire des Népalais en raison de leur consommation quotidienne d’épices.
Texte: Courrier international
Publié le 08 MAI 2021