Avortement – Légalisation de l’avortement: large victoire du “oui” à Saint-Marin
Quarante-trois ans après l’Italie voisine, la petite république de Saint-Marin a approuvé dimanche, au cours d’un référendum et à une très large majorité, la légalisation de l’avortement. Un tournant historique pour ce micro-État à forte tradition catholique.
Cette minuscule enclave montagneuse dans le centre du territoire italien était l’un des derniers États d’Europe -avec Malte, Andorre et le Vatican- à entièrement interdire l’interruption volontaire de grossesse (IVG), même en cas de viol, d’inceste, de maladie du foetus ou de danger pour la mère.
À ce référendum organisé à l’initiative de l’Union des femmes saint-marinaises (UDS), 77,3% des votants ont dit “oui” à l’option de donner aux femmes le libre choix d’avoir recours à l’IVG jusqu’à douze semaines de grossesse.
Après ce délai, l’avortement ne serait autorisé qu’en cas de menace pour la vie de la mère ou si des anomalies ou des malformations détectées chez le foetus “comportent un grave risque pour la santé physique ou psychique de la femme”.
Saint-Marin suit ainsi l’exemple de l’Irlande qui a légalisé l’avortement en 2018. Un autre bastion de l’opposition à la légalisation de l’IVG, Gibraltar, avait assoupli sa législation après un référendum en juin.
“C’est la victoire de toutes les femmes de Saint-Marin, sur les conservateurs et réactionnaires qui croient que les femmes n’ont pas de droits!”, a jubilé Karen Pruccoli, présidente de l’UDS.
Et “c’est une victoire sur l’Église catholique, qui était notre adversaire, et a tout tenté pour empêcher ce résultat”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
Au total, 35.411 électeurs étaient appelés à voter, dont un tiers à l’étranger. Le taux de participation a atteint 41,11%.
“On respecte la démocratie, on prend acte de ce résultat, mais l’avortement doit vraiment rester l’ultime option”, a réagi Antonella Mularoni, du Comité contre la légalisation de l’IVG, reconnaissant la défaite de son camp.
Actuellement, l’avortement est un crime passible d’une peine de prison allant jusqu’à trois ans pour la femme et six ans pour le médecin qui le pratique. Mais, dans les faits, il n’y a jamais eu de condamnations car les Saint-Marinaises se rendent en Italie pour avorter, contournant ainsi la loi.
Les résistances à la légalisation de l’avortement étaient fortes, à commencer par celle du Parti démocrate-chrétien (PDCS) au pouvoir, qui avait appelé à voter “non” pour “défendre le droit à la vie”.
Texte: Sputnik France
Publié le 27 SEPTEMBRE 2021