Il y a un risque de «guerre de religion d’envergure», selon un conseiller d’Abbas
«Une guerre de religion» allant au-delà des frontières de la bande de Gaza pourrait se déclencher au Proche-Orient suite au conflit qui fait rage actuellement entre l’armée israélienne et le mouvement Hamas, estime Mahmoud al-Habbash, conseiller de Mahmoud Abbas.
La confrontation actuelle au Proche-Orient risque de se transformer en guerre de religion d’envergure, a déclaré à Sputnik Mahmoud al-Habbash, conseiller aux affaires religieuses de Mahmoud Abbas et juge suprême de la charia de l’Autorité palestinienne.
«Si le statu quo est maintenu, si Israël et ses colons n’arrêtent pas d’offenser les sentiments religieux des Palestiniens et des musulmans en général, le monde fera face à une guerre de religion qui continuera au-delà de la Palestine. Et le monde entier en payera le prix», a indiqué M.al-Habbash.
Selon lui, Ramallah met en garde «depuis des années sur le risque d’une guerre de religion à cause d’Israël, qui porte atteinte aux lieux saints à Jérusalem, et des activités extrémistes des colons juifs».
Aide financière ou en armes pour les belligérants
Après l’exacerbation du conflit, les États-Unis ont confirmé leur soutien «au droit d’Israël de se défendre contre les attaques à la roquette du Hamas et d’autres groupes terroristes à Gaza», tout en partageant son inquiétude face aux violences et aux «morts tragiques» des civils innocents, y compris des enfants. La nouvelle administration de Joe Biden a approuvé le 17 mai la vente de 735 millions de dollars d’armes de guidage à précision à Tsahal.
Les combattants palestiniens ne semblent pas non plus démunis: «il y a des armes en circulation, il y a un trafic d’armes très important au Moyen-Orient», note Dominique Vidal, historien spécialiste du conflit israélo-palestinien et coauteur de l’ouvrage «Le Moyen-Orient et le Monde».
Les milliers de roquettes et l’autonomie financière du Hamas «ne descendent pas du ciel. Des soutiens, relais, sponsors commencent à intervenir à l’instar du Qatar et de la Turquie», a de son côté précisé à Sputnik Fadi Assaf, ancien conseiller du Président du Liban et consultant en relations internationales.
Détérioration de la situation à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza
Des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens ont éclaté le 8 mai à Jérusalem-Est, sur le mont du Temple et dans le quartier de Cheikh Jarrah où les autorités ont procédé à l’expulsion de plusieurs familles arabes sur décision d’un tribunal, provoquant des manifestations.
La situation s’est en outre aggravée le 10 mai à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Près de 3.700 roquettes ont été tirées depuis l’enclave palestinienne en direction d’Israël dont 540 n’ont pas franchi la frontière.
Israël indique que l’efficacité de son système de défense antiaérienne Dôme de fer est de 90%. Selon un dernier bilan, 12 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées à Israël, alors que le nombre de Palestiniens tués par les frappes israéliennes a atteint 217, dont 63 enfants.
Selon les chiffres publiés par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu, quelque 2.500 Palestiniens restaient sans abri au 16 mai.
Texte: Sputnik
Publié le 19 MAI 2021