Société

Manifestations – Le rassemblement mondial pour la liberté : Une démonstration de frustration ?

Manifestations – Le rassemblement mondial pour la liberté : Une démonstration de frustration ?

Le 24 juillet 2021, des manifestations contre les mesures de restrictions liées au COVID, parfois violentes, ont éclaté dans de nombreuses villes d’Europe et d’Australie dans le cadre du rassemblement mondial pour la liberté.

Les manifestants ont déploré la perte de leurs moyens de subsistance, les fermetures et restrictions interminables, les masques obligatoires et les violations flagrantes des droits civils.

L’un des rassemblements a eu lieu à Paris, où les participants ont défilé contre une proposition de loi – qui, si elle est adoptée par le Parlement français – obligerait les gens à détenir soit un pass sanitaire, soit des résultats de test négatifs lorsqu’ils se rendent dans des restaurants et des centres commerciaux.

Les manifestants ont déclaré que ces lois constituaient une tentative draconienne d’institutionnaliser la discrimination à l’encontre des personnes non vaccinées.

En Australie, comme on pouvait s’y attendre, les politiciens, la police, les bureaucrates de la santé et les commentateurs ont condamné les manifestations simultanées, qui ont été qualifiées d’infractions aux directives et restrictions de confinement. En Nouvelle-Galles du Sud, ces critiques comprenaient le premier ministre Gladys Berejklian, le médecin-chef Kerry Chant et le commissaire de police Mick Fuller, qui ont qualifié les manifestants d’ »anarchistes ».

Les manifestations étaient une réponse à l’effondrement perçu des institutions démocratiques australiennes, à l’éviscération des droits civils, aux interminables confinements et restrictions aux frontières, à la perte de moyens de subsistance, au harcèlement des personnes non vaccinées, au masquage obligatoire du visage, à l’utilisation obligatoire d’applications de traçage, aux invasions de la vie privée, à l’utilisation illégale de données par la police, pour n’en citer que quelques-uns.

Plutôt que d’être l’œuvre d’ »anarchistes », les protestations pourraient être l’expression visible d’une perte de pouvoir et une tentative désespérée de conserver les anciennes libertés dont jouissent les Australiens.

Des milliers de manifestants défilent dans les rues du quartier central des affaires de Sydney, le 24 juillet 2021. (Steven Saphore/AFP via Getty Images)

Cette perte de liberté personnelle est également la principale raison de la démission de l’ancien Premier ministre du Queensland Campbell Newman du Parti libéral national.

Il a déclaré : « Nos gouvernements fédéral et d’État n’ont pas réussi à honorer l’esprit de liberté individuelle qui est au cœur non seulement des valeurs du Parti libéral, mais plus largement des valeurs australiennes. »

La situation est grave à Sydney, où la souche Delta du COVID-19 semble invincible. Les responsables médicaux plaident même pour que les personnes de plus de 60 ans soient vaccinées avec le vaccin d’AstraZeneca, malgré des problèmes de coagulation sanguine largement médiatisés.

Les personnes âgées ont adopté une position plus dure à l’encontre des opinions officiellement sanctionnées par le gouvernement, notamment en ce qui concerne le choix des vaccins et les médicaments alternatifs comme l’Ivermectine.

Dans un article récent, le journaliste Shannon Molloy a affirmé que les manifestants contre le confinement « méritent la honte, le ridicule et les punitions qui les attendent ».

Il rappelle que pendant la Seconde Guerre mondiale, on avait demandé aux habitants de Londres d’éteindre toutes les lumières pendant la nuit pour que les bombardiers allemands aient du mal à trouver leurs cibles. Il affirme que les manifestants auraient ignoré cette directive et « laissé leurs lumières allumées au nom de la liberté ».

Il s’agit d’une présomption irresponsable.

Pendant la guerre, il y avait clairement un lien direct entre la directive d’éteindre toutes les lumières pendant la nuit et le bénéfice attendu (rendre difficile pour les Allemands de trouver leurs cibles de bombardement).

En revanche, les restrictions périodiques et sans fin de COVID-19, au lieu d’être des mesures visant à rétablir les droits civils des personnes, ne parviennent qu’à compromettre davantage ces droits.

De plus, pendant la guerre, l’ennemi visé par les directives du gouvernement britannique était connu, alors que dans le cas de COVID-19, l’ennemi est invisible.

Les critiques de Molloy à l’égard des manifestants sont donc inutilement dures, étant donné qu’ils ont déjà enduré 18 mois de changements dans les conseils de santé du gouvernement, d’entorse aux droits civils, d’invasion de la vie privée et de distribution litigieuse de vaccins.

George H. Sabine, dans « A History of Political Theory », a fait valoir que les gouvernements ne pouvaient pas maintenir la cohésion d’une société par « la force pure ; dans cette mesure, il y avait une vérité limitée à la vieille croyance que les gouvernements sont produits par le consentement ».

Cette remontrance n’est qu’un rappel de l’opinion bien connue du célèbre philosophe anglais John Locke selon laquelle les gouvernements ne gouvernent légitimement que lorsqu’ils ont le consentement des gouvernés.

Les manifestants n’ont clairement pas donné leur consentement au gouvernement.

Il ne sert à rien non plus d’argumenter que le consentement devrait être accordé, ou que les « manifestants » ne devraient pas le refuser.

Le temps nous dira si les rassemblements sont le début d’une révolution en devenir.

Ce qui est certain, c’est que le besoin de liberté ne s’éteint pas facilement.

Texte: Aube Digitale

Publié le 30 JUILLET 2021

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