SantéSociété

Covid-19 – Québec : des restaurateurs doivent fermer à cause du passeport vaccinal mis en place le 1er septembre

Covid-19 – Québec : des restaurateurs doivent fermer à cause du passeport vaccinal mis en place le 1er septembre

Depuis le 1er septembre 2021, certains lieux publics du Québec comme les restaurants, les bars, les gyms et les cinémas doivent exiger le passeport vaccinal. Plusieurs restaurateurs, pour différentes raisons, ont décidé de fermer leur salle à manger.

« Je ne suis pas à l’aise avec le principe de devoir diviser, de décider qui va pouvoir manger dans ma salle à manger et qui ne pourra pas », explique Joannie Lacharité au journal L’Express. « Tout cela va l’encontre de mes valeurs. » Propriétaire du bar laitier l’Avalanche à Drummondville (une ville située entre Montréal et Québec), elle a décidé de fermer sa salle à manger plutôt que de devoir contrôler le passeport vaccinal de ses clients, ne gardant que les commandes à emporter.

« Ce n’est pas parce que je suis contre le vaccin, mais je ne suis pas à l’aise d’imposer aux gens le passeport vaccinal. Je trouve que ça devrait être le choix de tout un chacun », assure celle qui a annoncé sa décision sur la page Facebook dès le 30 août, soit deux jours avant que la mesure ne soit mise en place.

« La goutte de trop »

C’est seulement dans l’après-midi du 1er septembre, jour où le passeport vaccinal Covid-19 est entré en vigueur, que le propriétaire du Baril roulant a annoncé sur sa page Facebook la fermeture temporaire du restaurant de son auberge située à Val-David dans les Laurentides. L’une des raisons invoquées pour cette pause du 1er au 8 septembre est le manque d’employés, le besoin de reprendre des forces et de trouver du personnel après un été en sous-effectif.

Cette pause est aussi nécessaire pour que les propriétaires de l’établissement prennent un moment de réflexion sur cette mesure qui « a été pour nous et une bonne partie de l’industrie de la restauration, la goutte de trop », assure Patrick Watson. « En plus d’avoir dû fermer, ré-ouvrir, refermer et ré-ouvrir encore, réduire nos capacités, d’avoir perdu en chemin d’innombrables travailleurs de notre industrie qui se sont recyclés dans d’autres domaines, d’avoir dû imposer les masques à nos employés et clients, de jouer les préposés au recensement des clients… et maintenant ceci ! »

Le propriétaire du Baril roulant, entreprise qui comporte aussi une microbrasserie et deux pubs, rappelle que la raison principale pour laquelle lui et sa conjointe ont démarré leur activité est qu’ils aiment les gens, « peu importe votre couleur, votre langue, votre provenance, vos convictions idéologiques, et surtout votre choix personnel de ce que vous faites de votre corps ». Même si la pause est annoncée pour une semaine seulement, il conclut : « Jamais nous ne trierons qui a droit au plaisir et qui ne l’a pas… »

« Ça me brise le cœur »

Du côté de Val-des-Sources en Estrie, dans le sud du Québec, Mario Drouin a décidé de fermer sa cantine (terme québécois pour désigner un établissement offrant un service de restauration rapide, ndlr) beaucoup plus tôt que prévu dans la saison. Généralement, les établissements saisonniers comme le sien sont ouverts à partir du mois de mai jusqu’à la mi-octobre environ, mais il a annoncé dès le 22 août qu’il fermerait à partir du 1er septembre cette année, ce qui raccourcit de beaucoup une saison déjà courte.

« On a déjà de la misère à avoir des employés et ça me prendrait une personne de plus », assure le propriétaire de la cantine Chez Mimi, en entrevue au Journal de Montréal. Le manque de personnel l’oblige déjà à travailler 120 heures par semaine cette année. « Ça me brise le cœur, même si je suis fatigué », reconnaît-il.

Mario Drouin invoque aussi des problèmes avec ses fournisseurs, incapables de fournir ses commandes.

Un nombre record de clients la dernière fin de semaine avant le 1er septembre

Au restaurant gastronomique La Muse, situé à Drummondville, la propriétaire Julie Arel a remarqué avoir accueilli un nombre record de clients pendant la dernière fin de semaine avant l’imposition du passeport vaccinal.

« On dirait que c’était le dernier repas au resto pour plusieurs. On n’a jamais eu un week-end comme ça ! » explique-t-elle. Son établissement va pourtant rester ouvert à partir du 1er septembre, grâce à sa mère de 70 ans qu’elle a dû embaucher pour contrôler le passeport vaccinal puisqu’il connaît un manque de personnel « comme partout ».

« Sur le coup, je me suis demandé si on allait encore avoir des clients après le 1er septembre », s’est inquiétée Julie Arel, qui a failli mettre la clé sous la porte cet été, « notamment à cause d’un problème avec un fournisseur ».

Deux vaccins pour pouvoir manger au restaurant

Au Québec, le passeport vaccinal ne peut être obtenu que lorsqu’on est doublement vacciné. Il n’est pas possible de l’avoir si l’on dispose d’un test PCR négatif datant de moins de trois jours comme en France.

Le propriétaire du restaurant Vincent Sous-Marins à Montréal-Nord a décidé de fermer sa salle à manger par conviction. « Tu ne peux pas dire à un client qui vient depuis 15 ans : ‘Tu es mon chum, mais tu ne peux pas rentrer parce que tu n’es pas vacciné’ », remarque Joey Vigliotti.

Texte: The Epoch Times

Publié le 03 SEPTEMBRE 2021

 

S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
retours internes
voir tous les commentaires