Israël détruit la maison du chef politique du Hamas à Gaza
La présence Yahya Sinouar à son domicile au moment des frappes n’a pas été confirmée.
L’armée israélienne a bombardé ce dimanche 16 mai la maison de Yahya Sinouar, chef du Hamas pour la bande de Gaza, franchissant un nouveau palier dans ses attaques contre le mouvement islamiste palestinien, quelques heures avant une troisième réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les forces israéliennes ont “attaqué le domicile de Yahya Sinouar et de son frère, un militant terroriste”, a écrit l’armée israélienne sur Twitter, en publiant une vidéo montrant une maison pulvérisée dans un nuage de poussière. Des sources de sécurité palestiniennes ont confirmé une frappe sur le domicile de Yahya Sinouar.
On ignore dans l’immédiat le sort du haut dirigeant, réélu en mars à la tête du bureau politique du Hamas dans l’enclave palestinienne de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis plus de 10 ans.
צה"ל תקף הלילה את בתיהם של יחיא סינוואר ואחיו, פעיל הטרור, והשמיד כ-40 משגרי רקטות >>https://t.co/rdBKZyEBT8 pic.twitter.com/CU1CcAHYSN
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) May 16, 2021
À la tête du bureau politique du Hamas dans la bande de Gaza depuis 2017, Yahya Sinouar a été réélu pour un nouveau mandat jusqu’à 2025. Dans la hiérarchie de l’organisation, Yahya Sinouar est placé sous les ordres d’Ismaïl Haniyeh, leader de la branche politique de l’ensemble du mouvement palestinien Hamas, à Gaza, mais aussi dans les territoires de Cisjordanie occupée.
La frappe est intervenue au lendemain de bombardements à Gaza ayant fauché la vie d’enfants et pulvérisé les locaux de médias internationaux, et de tirs de salves de roquettes vers Israël.
Selon le ministère local de la Santé, dix-sept Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens de ce dimanche matin.
Réunion du Conseil de sécurité ce dimanche
Alors que les protagonistes sont restés sourds jusque-là aux appels internationaux à la cessation des hostilités, les tractations diplomatiques s’intensifient avec une réunion virtuelle du Conseil de sécurité prévue à 14H00 GMT.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le président américain Joe Biden a été en contact avec ses homologues israéliens et palestiniens. À Benjamin Netanyahu, il a fait part de sa “grande inquiétude” après l’escalade des violences et réaffirmé son “fort soutien au droit d’Israël à se défendre contre” les tirs du Hamas. Au président palestinien Mahmoud Abbas, il a déclaré que le Hamas devait “cesser de tirer des roquettes”.
Un émissaire américain, Hady Amr, doit rencontrer dans la journée de dimanche des dirigeants israéliens à Jérusalem et des responsables palestiniens en Cisjordanie occupée.
Plus de 170 morts en une semaine
Le patron de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “consterné” par le “nombre croissant de victimes civiles” et “profondément perturbé” par l’attaque israélienne contre le bâtiment abritant des médias.
Samedi, dix Palestiniens, parmi lesquels huit enfants d’une même famille, ont péri dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés à l’intérieur de la bande de Gaza. Un Israélien a, dans la foulée de la frappe, été tué dans la banlieue de Tel-Aviv dans l’explosion de roquettes tirées par le Hamas pour “venger” selon ce mouvement le raid “contre des femmes et des enfants”.
Plus tard, un immeuble de 13 étages qui abritait notamment les équipes de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et l’agence de presse américaine Associated Press (AP) a été pulvérisé par des frappes israéliennes.
Le dernier bilan palestinien – sans les frappes de ce dimanche – a fait état de 157 morts parmi lesquels 41 enfants, et 1150 blessés à Gaza depuis le 10 mai. En Israël, dix personnes ont été tuées dont un enfant, et 540 blessées dans les tirs de roquettes.
Texte: HuffingtonPost
Publié le 16 MAI 2021