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L’UE lance un “portefeuille numérique”, dernière étape vers une “société sans cash”

L’UE lance un “portefeuille numérique”, dernière étape vers une “société sans cash”

Malgré les inquiétudes suscitées par l’invasion de la vie privée numérique par les “passeports vaccinaux” que l’Europe a exigés des voyageurs, l’Union européenne poursuit son projet de lancement d’un “portefeuille numérique” qui contiendrait des copies numériques du permis de conduire et des cartes de crédit (un peu comme Apple Pay), alors que l’Europe poursuit sa transition vers une économie sans cash.

Selon le Financial Times, l’UE s’apprête à dévoiler mercredi son projet de “portefeuille numérique” à l’échelle du bloc. Ce produit est le résultat de ce que Bruxelles a décrit comme étant la demande de plusieurs États pour que l’UE crée un outil numérique permettant d’accéder à des dossiers importants et à d’autres produits et services via le smartphone.

Un portefeuille numérique pourrait stocker les détails des paiements et les mots de passe, et permettre aux citoyens des 27 pays de se connecter aux sites web des administrations locales, de payer leurs factures de services publics ou peut-être même des commerçants en utilisant une seule identité reconnue.

Comme pour les autres applications pour smartphones, l’accès aux portefeuilles numériques se fera par lecture des empreintes digitales et/ou de la rétine. Il pourra également servir de coffre-fort où les utilisateurs pourront stocker des documents officiels tels qu’un permis de conduire. L’utilisation du portefeuille ne sera pas obligatoire, mais les citoyens européens qui choisiront de s’inscrire bénéficieront d’un écosystème numérique ultra-sécurisé et d’une plus grande flexibilité, idéale pour la vie post-pandémique.

“La nouvelle carte d’identité numérique permettra à chaque Européen de disposer des clés de son jumeau numérique”, a déclaré Thierry Breton, commissaire européen chargé de la politique numérique, dans un discours prononcé au début de l’année.

Les fonctionnaires de l’UE prévoient de rendre illégale l’utilisation par les entreprises de toute donnée glanée dans ces “passeports numériques” à des fins de marketing ou à toute autre fin commerciale, selon le Financial Times. Bruxelles a engagé des discussions avec les États membres afin de fournir des lignes directrices sur les normes techniques pour le déploiement du portefeuille numérique, qui devrait être pleinement opérationnel dans environ un an.

Mais voici l’essentiel : Le portefeuille numérique de l’UE est “simple, sûr et il protégera les personnes en ligne”, a déclaré une personne ayant une connaissance directe des plans. “Les gens auront également le pouvoir de décider de la quantité d’informations qu’ils donnent, alors que Google et les autres ne vous laissent pas décider de ce que vous divulguez.”

Jusqu’à présent, le programme a connu un intérêt limité, avec seulement 19 États membres qui se sont déplacés pour introduire les portefeuilles numériques à leurs citoyens, et malheureusement, ils ne sont pas tous compatibles entre eux. Les régulateurs espèrent toutefois que l’augmentation de la “culture numérique” induite par la pandémie contribuera à rendre le “portefeuille numérique” plus populaire. Après tout, qui veut continuer à se promener avec toutes ces cartes d’identité et de crédit ennuyeuses ?

Et si, à défaut d’avoir un portefeuille et un téléphone, nous n’avions qu’un téléphone ?

Texte: Aube Digitale

Publié le 04 JUIN 2021

 

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