Santé – La Corée du Sud annonce officiellement le premier décès dû au vaccin AstraZeneca
La première mort liée à une injection de vaccin AstraZeneca est officiellement confirmée par les autorités sanitaires sud-coréennes. Le pays est d’ailleurs connu dans le monde pour sa gestion efficace de la pandémie et, en conséquence, par des effets épidémiques moins dévastateurs qu’en Europe.
Un homme âgé de 30 ans est décédé le 16 juin en Corée du Sud après qu’il s’est fait vacciner avec la préparation de la société suédo-britannique AstraZeneca fin mai, ont annoncé les Centres coréens de contrôle et de prévention des maladies (KCDC).
Se plaignant de migraines et de nausées, la personne s’était adressée aux médecins le 5 juin, mais le traitement prescrit n’avait pas abouti. Suite à une dégradation brutale de son état de santé, il a été hospitalisé le 8 juin. Malgré les efforts des docteurs, le Sud-Coréen est mort mercredi.
Une enquête relative à ce cas mortel a montré que le décès avait été causé par une thrombose avec syndrome de thrombocytopénie (STT), présentant un effet secondaire suite à une dose de vaccin AstraZeneca (Vaxzevria depuis fin mars).
Les spécialistes sud-coréens ont souligné que des incidents pareils étaient «très rares», mais étaient déjà arrivés dans d’autres pays.
Réponse médicale tardive
Pour la Corée du Sud, il s’agit de la première mort dont la cause a été officiellement liée à la campagne de vaccination contre le Covid-19 menée dans le pays.
Le directeur de la préparation aux urgences de santé publique et des investigations épidémiologiques aux KCDC, Park Young-jun, a regretté le décès de son concitoyen en admettant que les médecins n’avaient pas réagi de manière appropriée aux symptômes manifestes de la maladie.
Selon l’agence de presse Yonhap, jusqu’à présent, les autorités sanitaires sud-coréennes ont déjà enquêté sur 224 cas mortels potentiellement en lien avec les vaccins contre le coronavirus.
Gestion du Covid-19 critiquée, mais efficace
Se fondant sur les expériences des précédentes épidémies, notamment celles de la grippe aviaire et des syndromes respiratoires SRAS et MERS, la Corée du Sud a réussi à construire un modèle de lutte contre le nouveau coronavirus considéré comme efficace dans le monde entier.
Les piliers de la gestion sud-coréenne du Covid-19 sont une communication transparente et opérationnelle par la technologie, la responsabilisation de la population, un dépistage massif de dizaines de milliers de tests par jour et un traçage complet du parcours et des contacts de chaque personne positive afin de repérer rapidement les foyers de contamination.
Sans mettre en place de confinement, ces approches ont permis dès le début de la pandémie de stabiliser la hausse des nouvelles contaminations et, comme résultat, minimiser la létalité.
Le traçage des personnes testées positives a été critiqué par certains pays, mais, mesurant l’urgence de la crise sanitaire causée par le Covid-19, la population sud-coréenne n’a pas protesté contre les mesures prises par l’État.
Le bilan de la pandémie en Corée du Sud est d’ailleurs évident: le pays annonce 151.506 contaminations et 2.004 décès à cause du nouveau coronavirus.
La campagne de vaccination est réalisée dans le pays depuis la fin février 2021 avec quatre vaccins autorisés, à savoir AstraZeneca, Pfizer, Johnson & Johnson et Moderna, les mêmes qu’en Europe. Environ 30% de la population est actuellement primovaccinée, le total des doses administrées s’élevant à 14.255.881. Le nombre de personnes complètement vaccinées correspond à presque 8% de la nation sud-coréenne comptant 51,7 millions d’individus.
Texte: Sptunik France
Publié le 21 JUIN 2021