Impudicité – Le gouvernement écossais est critiqué pour avoir interrogé les enfants sur le « sexe anal »
Les autorités écossaises chargées de la protection de la vie privée enquêtent sur un recensement gouvernemental qui pose aux enfants de 14 ans une série de questions intimes sur leur vie sexuelle, notamment pour savoir s’ils ont déjà eu des rapports anaux.
Rédigé par le gouvernement, le controversé « recensement sur la santé et le bien-être » a déjà été distribué aux élèves du secondaire dans 11 des 32 autorités locales écossaises, a rapporté The Herald samedi. Quatorze d’entre elles ont refusé de le distribuer, tandis que d’autres souhaitent que des modifications soient apportées à une section controversée sur la santé sexuelle.
Cette section demande aux enfants s’ils ont eu des « expériences sexuelles », notamment des « relations sexuelles orales » ou des « relations sexuelles vaginales ou anales ». D’autres questions demandent combien de partenaires sexuels les enfants ont eu au cours de l’année écoulée, et la liste complète des questions n’a pas été mise à la disposition des parents.
Les parents ont exprimé leurs inquiétudes quant à ces questions, et l’enquête fait également l’objet d’une enquête du bureau du commissaire à l’information d’Écosse, qui est chargé de faire respecter la confidentialité des données. Alors que le Premier ministre Nicola Sturgeon a décrit le recensement comme étant anonyme, un reportage du Herald a révélé que les autorités locales seront en mesure d’identifier les participants en recoupant leurs formulaires de recensement avec une base de données distincte.
Le gouvernement affirme que des enfants individuels peuvent être identifiés si les autorités locales « voient quelque chose dans les réponses fournies par certains enfants et jeunes gens qui soulève des inquiétudes ».
Outre les préoccupations relatives à la protection de la vie privée, l’opposition à l’enquête provient également de groupes conservateurs. Le Family Education Trust (FET) a averti que le recensement demande essentiellement aux enfants d’admettre une « activité illégale », car la plupart des participants n’auraient pas l’âge du consentement.
« Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreuses autorités locales ont fait preuve de négligence dans la lutte contre les abus sexuels commis sur des jeunes filles par des gangs de manipulation sexuelle », a écrit le FET dans une lettre adressée le mois dernier au ministre écossais de la santé, Humza Yousaf. « Le problème, dans de nombreux cas, est que l’autorité locale a traité les relations sexuelles avec des mineurs comme une partie normale de la croissance, permettant ainsi à l’abus de se poursuivre. »
« Les questions posées dans cette enquête témoignent de la même attitude irresponsable à l’égard de l’activité sexuelle des jeunes que celle dont ont fait preuve tant d’autorités locales », conclut la lettre.
Dans un contexte de controverse croissante, Mme Sturgeon a déclaré jeudi au parlement écossais que les enfants seront libres de ne pas participer à l’enquête ou d’ignorer les questions qui les mettent mal à l’aise. Elle a toutefois insisté sur le fait que le recensement pose des questions essentielles pour l’élaboration d’une politique en faveur des enfants.
« Nous pouvons refuser de poser les questions de sorte que nous ne connaissons pas les réponses, ou nous pouvons obtenir les réponses qui nous permettent alors de mieux soutenir les jeunes », a-t-elle déclaré.
Publié le 15 DÉCEMBRE 2021