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La Russie déclare les États-Unis et la République tchèque « inamicaux »t

La Russie déclare les États-Unis et la République tchèque « inamicaux »

La Russie a annoncé, ce vendredi, avoir classé la République tchèque et les États-Unis sur une liste de « pays inamicaux », une décision prise sur fond de tensions russo-occidentales croissantes marquées par de nombreuses expulsions croisées de diplomates.

Selon un décret gouvernemental signé jeudi mais publié ce vendredi sur le portail officiel russe, les deux pays ont été intégrés à cette liste nouvellement créée pour avoir « mené des actions inamicales » visant la Russie, des citoyens russes ou des organisations russes.

En conséquence, la République tchèque n’a le droit d’embaucher que 19 membres du personnel étranger dans son ambassade de Moscou, les États-Unis étant, eux, frappés d’une interdiction totale en la matière, décision qui va fortement perturber le fonctionnement de leurs services consulaires.

Le président russe Vladimir Poutine avait ordonné, fin avril, au ministère des Affaires étrangères d’établir une liste de « pays inamicaux » dans le but de « protéger les intérêts et la sécurité » de la Russie alors que de nombreux diplomates russes étaient expulsés de leur poste à l’étranger, notamment à Prague et Washington.

La signature de ce décret intervient à quelques jours de la première rencontre du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en marge du sommet du Conseil de l’Arctique, le 20 mai, en Islande, qui doit préparer un sommet Joe Biden-Vladimir Poutine en juin.

Les tensions entre Moscou et les capitales occidentales se sont multipliées, ces derniers mois, sur une longue série de sujets, allant du sort de l’opposant emprisonné Alexeï Navalny au dossier ukrainien ou à des accusations répétées de cyberattaques et d’espionnage.

Parallèlement, les relations américano-russes ont continué de se dégrader depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden. Celui-ci a ordonné, mi-avril, l’expulsion de dix diplomates pour leur rôle dans une cyberattaque et des ingérences dans les élections américaines.

Moscou, qui dénonce des accusations infondées, a toujours pris des mesures de représailles, comme lorsqu’elle a déclaré dix diplomates américains non grata, interdit d’entrée sur son territoire plusieurs responsables américains et interdit à ses ressortissants de travailler pour les représentations diplomatiques américaines.

« Volonté de dialogue »

« Moscou a toujours souligné sa volonté de dialogue », a toutefois assuré, ce vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse Tass, soulignant que seuls ces deux pays étaient inclus à la liste alors que les médias russes évoquaient une dizaine de pays au total, dont le Royaume-Uni.

De son côté, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué, dans un communiqué, que l’interdiction d’embaucher du personnel étranger est une décision « définitive et irrémédiable » et que Washington doit remettre « au plus tard le 1er août » la composition du personnel de sa représentation diplomatique.

Cette semaine, l’ambassade américaine avait déjà annoncé suspendre l’essentiel de ses services consulaires à cause de sanctions russes l’ayant forcé à se séparer de l’ensemble de son personnel local et à réduire « sa main-d’œuvre de 75 % ». Elle a ensuite annoncé reprendre son travail, la mesure étant « reportée ».

« Nous considérons cette mesure comme une nouvelle étape dans l’escalade des relations non seulement avec la République tchèque, mais aussi avec l’UE et ses alliés », a commenté, à Prague, la porte-parole de la diplomatie tchèque, Eva Davidova, assurant qu’elle s’est faite « au propre détriment » de Moscou.

Le gouvernement tchèque a accusé, fin avril, les services secrets russes d’avoir causé l’explosion, en 2014, d’un dépôt de munitions, provoquant la mort de deux personnes. Prague a ensuite expulsé 18 diplomates russes présentés comme des espions, ce à quoi Moscou avait répondu en expulsant 20 diplomates tchèques.

Plusieurs pays européens avaient ensuite expulsé des diplomates russes en soutien à Prague.

Texte: Le Télégramme

Publié le 14 MAI 2021

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