Le Pentagone affirme désormais que le renforcement des troupes russes près de l’Ukraine est “plus important” qu’en 2014
Lundi, le secrétaire de presse du Pentagone, John Kirby, a donné pour la première fois une évaluation militaire américaine du renforcement des troupes russes le long de la frontière orientale de l’Ukraine qui va bien au-delà des déclarations précédentes.
M. Kirby a déclaré que le renforcement militaire russe “est certainement plus important que celui de 2014”, sans toutefois fournir de chiffre précis. La Russie insiste sur le fait que ce renforcement est destiné à l’entraînement, mais il n’est “pas clair pour nous” que ce soit le seul objectif, a-t-il ajouté selon Lara Seligman de Politico. Selon M. Kirby, “au cours des deux dernières semaines, les responsables ont continué de constater une augmentation du nombre de troupes russes à la frontière avec l’Ukraine“, a ajouté la correspondante de Politico au Pentagone.
Pentagon Spokesperson John Kirby says the U.S. is “seriously concerned” about a buildup of Russian troops on the border with Ukraine. pic.twitter.com/SiWgssgkFh
— The Recount (@therecount) April 19, 2021
À la fin du mois dernier, les responsables du gouvernement ukrainien avaient été les premiers à accuser le Kremlin de déstabiliser le pays et de se livrer à des manœuvres de sabre en déployant d’importantes troupes en Crimée et près de la frontière avec le Donbass déchiré par la guerre, ce qui avait déclenché une nouvelle crise diplomatique entre Moscou et l’Occident.
Kiev a finalement accusé la Russie de préparer une “offensive” sur le territoire souverain de l’Ukraine pour soutenir les séparatistes pro-russes qui combattent l’armée ukrainienne dans l’est du pays. Alors que le conflit couvait depuis l’apogée des combats en 2014 et 2015, qui ont fait plus de 13 000 morts en une demi-décennie, à la fin du mois dernier, quatre soldats ukrainiens auraient été tués dans des bombardements par les séparatistes.
The Economist a récemment exprimé la plus grande inquiétude parmi les alliés occidentaux, comme suit : “La dernière fois que la Russie a rassemblé autant de troupes aux frontières de l’Ukraine, elle a envahi le pays et annexé la Crimée.”
As tensions mount over the build-up of Russian troops at the border with Ukraine – this is life at the front line https://t.co/lvBSbra0WU pic.twitter.com/UwEP7WCjlz
— BBC News (World) (@BBCWorld) April 19, 2021
La nouvelle évaluation du Pentagone selon laquelle le renforcement des troupes russes va au-delà des niveaux de 2014 intervient une semaine après que le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré pour la première fois : “Nous assistons maintenant à la plus grande concentration de forces russes aux frontières de l’Ukraine depuis 2014.” Il avait émis ces mots depuis le siège de l’OTAN à Bruxelles, en Belgique, ajoutant plus loin “C’est une profonde préoccupation non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour les États-Unis” – des commentaires soutenus par le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Lundi également, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a publié une estimation et une accusation étonnamment élevées du nombre de troupes russes dans la région :
Dans un premier temps, M. Borrell a déclaré aux journalistes que “plus de 150 000 soldats russes se massent aux frontières ukrainiennes et en Crimée”, puis il a revu ce chiffre à la baisse avant que ses services ne soient obligés de le corriger dans la transcription, affirmant que le chiffre réel était supérieur à 100 000.
Néanmoins, M. Borrell a déclaré que “le risque d’une nouvelle escalade est évident”.
Il a ajouté qu’une “étincelle” pourrait déclencher une guerre majeure à tout moment. “C’est le plus grand déploiement militaire de l’armée russe aux frontières ukrainiennes jamais réalisé. Il est clair que c’est un sujet de préoccupation lorsque vous déployez beaucoup de troupes”, a déclaré Borrell. “Une étincelle peut éclater ici ou là”.
Les dirigeants ukrainiens ont exhorté les pays occidentaux à faire comprendre à la Russie qu’elle paiera le prix de son “agression”, tandis que le président Volodymyr Zelensky a fait pression pour une “accélération” de l’adhésion à l’OTAN, considérée comme une “ligne rouge” de la Russie.
Texte: Aube digitale
Publié le 20 AVRIL 2021