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Politique

Ethiopie : après un nouveau massacre, la peur de l’embrasement

© EDUARDO SOTERAS Lors de l’édification d’une fosse commune après le massacre de Mai Kadra le 9 novembre.

Pas de trêve de Noël pour le Premier ministre éthiopien : après l’offensive militaire au Tigré en novembre, Abiy Ahmed doit faire face à des massacres à caractère ethnique. Le dernier en date, mercredi, a fait plus de 100 morts dans l’ouest du pays.

C’est une fin d’année inquiétante qui se dessine pour l’Ethiopie, géant régional de l’Afrique orientale et deuxième pays le plus peuplé du continent avec 110 millions d’habitants. Jeudi, un nouveau hashtag a fait son apparition sur les réseaux sociaux locaux : #MetekelMassacre. On y découvre des photos de cadavres et des appels à «mettre un terme au génocide en cours». Des cris d’alarme qui font suite au massacre de plus d’une centaine d’habitants, froidement assassinés la veille à Bekuji Kebele, localité faisant partie de la zone administrative de Metekel, dans l’Etat de Benishangul-Gumuz, dans l’ouest de l’Ethiopie.

Le drame a été révélé par la Commission éthiopienne des droits de l’homme, organisme indépendant mais rattaché au gouvernement central, qui a indiqué avoir reçu des «preuves photographiques» de cette attaque perpétrée avant l’aube et visant «des gens en train de dormir», selon le communiqué publié par l’organisme. Des cultures auraient également été incendiées. Les victimes seraient membres de l’ethnie oromo ou amhara. Les agresseurs feraient partie de l’ethnie gumuz.

«Une tragédie», a commenté dès mercredi le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, annonçant dans la foulée que les forces fédérales avaient abattu 42 assaillants responsables de cette tuerie. Une de plus, dans un pays qui semble vaciller sur ses fondements. Ceux d’un Etat fédéral, constitué depuis 1994 de régions à base ethnique. Il y en avait neuf jusqu’en 2019, date à laquelle les Sidamas, ethnie du sud, ont créé leur propre région après un référendum, comme l’autorise la Constitution. Mais si cette transition-là s’est déroulée pacifiquement, il en va autrement dans de nombreuses autres zones du pays où la cohabitation des différentes ethnies donne désormais lieu à de nombreux affrontements.

«Le nouvel empereur»


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En soulevant la chape de plomb qui pesait depuis vingt-sept ans sur le pays, Abiy a-t-il ouvert la boîte de Pandore ? Nommé en 2018 après un mouvement contestataire d’une ampleur sans précédent depuis près de trente ans, cet homme du sérail, issu de la coalition alors au pouvoir, a initié au départ une sorte de perestroïka éthiopienne, libérant les détenus politiques et invitant les opposants en exil à rentrer au pays.

Mais cet assouplissement du régime, qui lui valut le prix Nobel de la paix en 2019, a également provoqué la résurgence de forces centrifuges qui jouent sur des rancœurs et des peurs longtemps contraintes au silence. En juin, le meurtre d’un chanteur oromo très populaire, Hachalu Hundessa, avait été suivi d’affrontements interethniques faisant 178 morts. En novembre, la région Oromia s’embrasait à nouveau lorsqu’un célèbre journaliste à peine rentré d’exil, Jawar Mohammed, avait accusé le Premier ministre de planifier son assassinat. Bilan : 86 morts.

En Ethiopie, ces détracteurs soupçonnent Abiy, issu d’un couple oromo et amhara, de vouloir devenir «le nouvel empereur» d’un Etat à nouveau unifié. Il est vrai qu’un an après être arrivé au pouvoir, il a dissous la coalition dont il était lui-même issu et qui offrait artificiellement l’image d’une représentativité des principales composantes ethniques du pays. Derrière cette vitrine, en réalité, c’est le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT) qui tenait les rênes. Et Abiy s’est effectivement employé à écarter ses leaders de tous les postes de responsabilités au sein du pouvoir central. Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre, lorsque début novembre les anciens maîtres du pays, réfugiés dans leur fief de la région du Tigré, ont attaqué des bases de l’armée fédérale.

On les disait invincibles, encore influents dans l’appareil sécuritaire qu’ils avaient eux-mêmes façonné, mais les leaders du FLPT ont, de manière surprenante, vite été mis en déroute par l’armée régulière, qui a pris le contrôle de Mekele, la capitale du Tigré, le 28 novembre. Depuis, la «pacification» du Tigré est en marche, dans une région qui reste difficile d’accès pour les humanitaires ou les journalistes.

Risque d’embrasement

Reste que cette offensive militaire, pour l’instant victorieuse, menée avec l’aide des forces venues de l’Erythrée voisine, a aussi conduit Abiy à relâcher le contrôle sécuritaire dans d’autres zones fragiles. Dès le 15 décembre, la ligue des femmes du Parti de la prospérité (créé par Abiy en 2019) dans l’Etat du Benishangul-Gumuz alertait sur les risques de tueries dans cette région, déjà en proie à des violences communautaires, et appelait le Premier ministre à y mener les mêmes opérations militaires qu’au Tigré.

Mais jusqu’à quand le nouvel homme fort d’Addis-Abeba pourra-t-il éteindre les foyers d’incendie qui se multiplient sans céder devant un embrasement général ? D’autant que le massacre qui s’est déroulé mercredi dans la zone de Metekel incite certains à jeter de l’huile sur le feu. Réagissant à l’annonce de cette nouvelle tuerie, un haut responsable de la région amhara, s’exprimant au nom des victimes de son ethnie, a tweeté jeudi : «Nous devons nous défendre. Ils ne nous laisseront pas vivre. Ne leur permettons pas de vivre. Nous sommes confrontés à une menace existentielle.» Des propos qui ne sont pas de nature à calmer les esprits dans un pays au destin devenu incertain

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